Entretien avec Cheick Sidi Mohamed Ouédraogo.
« Le Prophète est le premier ambassadeur d’amour et de tolérance » dixit Cheick Sidi Mohamed Ouédraogo.
Les associations et mouvements islamiques sont de plus en plus nombreux dans notre pays, chacun exerçant dans son domaine de définition. Le mouvement Al Bayt fait partie de ces structures musulmanes installées dans notre pays. Très dynamique en activités, cette structure a attiré notre attention. Ainsi, nous avons approché l’un de ses pères fondateurs, Cheick Sidi Mohamed Ouédraogo, afin de mieux nourrir notre curiosité.
Qui êtes-vous ?
- Je suis Cheick Sidi Mohamed Ouédraogo, Burkinabè de nationalité. J’ai fait une partie de mon enfance en Côte d’Ivoire. Pour mon parcours dans les études, j’ai commencé au Burkina Faso, à Ramatoulaye, une ville hautement islamique située au Nord de notre pays. Puis j’ai continué à Bobo Dioulasso, à Sikasso Sira. J’ai été en Côte d’Ivoire une deuxième fois, avant de me rendre au Ghana, où j’ai obtenu mon bac. Après le bac, j’ai continué en Iran. A la république islamique d’Iran, j’ai fait sept ans, avant de revenir définitivement dans mon pays en 1997.Quand j’ai regagné mon pays, mon premier rêve était d’utiliser mon savoir et mes connaissances pour servir les filles et fils du Burkina. Ainsi, j’ai dirigé une école appelée Dar houda qui était à Sanyiri, avant de déménager vers Dassasgho. Sur le plan associatif, j’ai vaillamment milité dans une structure, l’Association pour l’établissement de l’Unité Musulmane. Là, j’étais responsable à L’organisation. Bref !mon parcours est long. Actuellement, je suis assistant au représentant de l’Institut Al Moustapha et chargé des affaires culturelles dans le mouvement Al ul Bayt.
Parlez-nous justement du Mouvement Al ul Bayt
Le mouvement Al Bayt est un regroupement islamique, dont la philosophie majeure est basée sur l’adoration de Dieu, le respect au Prophète, et toute sa –famille, et le livre saint qui est le Coran. Comme on le voit, Al Bayt est une structure de promotion religieuse. Il est arrivé au Burkina Faso en 1991 à Ouagadougou, et il s’est peu à peu installé dans d’autres localités comme Bobo Dioulasso et Garango. Sur le plan organisationnel, Al ul Bayt est régi par un conseil supérieur, installé depuis 2013.Concernant nos activités, nous célébrons toutes les grandes dates liées au Prophète et les membres de sa famille. C’est pourquoi nous célébrons le Mouloud. Nous participons à l’éducation de nos enfants à travers l’ouverture des établissements. C’est l’exemple de l’école La Sagesse ouverte à Tampouy. Il y’a aussi l’Institut Al Moustapha, qui est un grand complexe où vous pouvez trouver l’Institut lui-même, une école de formation d’enseignants du primaire Ghadir ( E.P.F-G ). Nous luttons actuellement à construire une école primaire, afin que les élèves enseignants puissent faire la pratique de ce qu’ils apprennent.
Avez-vous des signes particuliers par rapport aux autres musulmans ?
- Nous n’avons pas de signes véritablement distinctifs par rapport aux autres musulmans. Nous respectons les cinq piliers et les grands principes de l’Islam. Je dois cependant préciser quelques nuances. Nos façons de saluer, et notre manière de faire nos ablutions diffèrent des autres. Bien sûr, dans un entretien, je ne peux pas tout détailler.
Face à la situation nationale, quel appel votre communauté lance-t-elle si on sait que certaines langues confondent terrorisme et religion ?
- Je demande à tous les musulmans une union sacrée et la prière. Nul ne doit confondre terrorisme et la religion. L’islam a toujours prôné la paix, le pardon et la tolérance. Cette année, notre thème au Mouloud a porté sur le pardon et la tolérance. Nous attachons du prix à la valeur humaine. Comme le veut le Messager de Dieu. En vérité, Le Prophète est le premier ambassadeur d’amour et de tolérance. Nous devons copier son exemple.
Entretien réalisé par
OBADINI et JOSEPH OUEDRAOGO
